La légende nous apprend que les chevaliers du Nord amenés par le comte Jean de Ponthieu se sont réunis à Abbeville où ils furent passés en revue par Godefroy de Bouillon (premier souverain chrétien de Jérusalem) à la fin du 11ème siècle. une église dédiée au Saint Sépulcre fut érigée à l'emplacement de cette réunion pour en commémorer le souvenir.
Pourtant l'édifice n'est mentionné la première fois que dans une charte de 1206. L'actuel monument ne comporte aucune trace de cette époque. La tour carrée date du 15ème siècle et l'église a été reconstruite en quasi-totalité au 19ème siècle.
Malheureusement, la seconde guerre mondiale n'épargne pas l'église : le 20 mai 1940, une bombe détruit les arcs d'ogive de la grande nef et d'autres à proximité entraînant l'effondrement d'une grande partie de la voûte et de certains murs. Les dégâts sont réparés dans les années 1970 permettant ainsi la reprise du culte.
Alfred Manessier est né en 1911 à Saint Ouen, un petit village de la Somme et passe la majeure partie de son enfance à Abbeville. Vers l'âge de 12 ans, il commence à peindre, en particulier la Baie de somme qui restera un de ses lieux d'inspiration. Alfred manessier entre aux Beaux-arts à Amiens puis intègre l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris.
En 1982, l'inspecteur général des Monuments Historiques lui propose la création des vitraux de l'église Saint Sépulcre. Manessier se rend alors à Abbeville, pour refaire connaissance avecson quartier et l'église Saint Sépulcre. Il se souvient qu'en 1919, venant de Thuison, il passait souvent devant cette église pour rendre visite à sa mère gravement malade... Il n'imaginait pas que ce lieu qu'il définissait comme la cassure de son paradis d'enfance deviendrait 70 plus tard, sa joie et sa consolation.....
L'ensemble quasi-achevé des vitraux est inauguré le 30 mai 1993, la pose des vitraux des deux saignées du transept étant prévue pour septembre... Manessier ne verra pourtant jamais le total aboutissement de son oeuvre. Il succombe des suites d'un accident de voiture le 1er aoùt 1993 .
Ses funérailles sont célébrées en l'église Saint Sépulcre et il est inhumé à Saint ouen.
Les vitraux de Saint sépulcre célèbrent la victoire de la vie contre l'angoisse, la souffrance et la mort : ils créent un monde généreux de couleurs diffractées et projetées que la course du soleil et des nuages ne cessent de renouveler.
Ils évoquent les derniers jours du Christ et sa résurrection, de la cène à Gethsémani d'abord , de l'aube du Vendredi saint à la solitude du tombeau ensuite, le l'ample nuit reposée du samedi aux fêtes pascales enfin.
A l'emplacement de la collégiale, se trouvait une église paroissiale. Le comte de Ponthieu y ramena les reliques de Saint Vulfran en 1058 et y fonda un chapitre de vingt-six chanoines. L'orthographe du nom de cette collégiale varie très souvent, Saint-Vulfran ou Saint-Wulfran suivant les cas. C'est vers la fin du XVème siècle que la collégiale fut construite au fond d'une vallée au sol marécageux qui se situe, à l'époque, très proche d'un bras de la Somme.
Le chapitre de Saint Vulfran souhaitait posséder la plus belle église du Ponthieu. Pour ce faire, il demande l'appui financier du roi de France, du comte de Ponthieu et de la ville d'Abbeville.
La partie occidentale est commencée en 1488, la première pierre est posée le le 7 juin par Jean Postel, maïeur d'Abbeville. Elle est quasiment terminée en 1502.
Si la pierre de grès est utilisée pour les portails et les murs latéraux, la pierre de craie compose le reste de l'édifice. C'est en 1524, qu'une première messe y est célébrée. Le rythme des travaux s'accèlère alors jusqu'en 1539, lorsqu'ils doivent être interrompus, faute d'argent. Ils reprendront quelques années plus tard et l'achèvement du choeur a lien entre 1661 et 1663.
Classée monument historique par liste en 1840, la collégiale subira de nombreux dégâts au cours de la seconde guerre mondiale ; une campagne de restauration a été entreprise pour lui donner sa beauté d'antan. Aujourd'hui, la collégiale appartient à la commune.
La collégiale Saint Vulfran est de style gothique flamboyant avec son portail central, témoignage du travail des "huchiers" picards illustré par des vantaux "Renaissance". Les deux tours sont hautes de 55,8O mètres et surmontées de deux tourelles de guet. L'intérieur est remarquable pour les retables des chapelles latérales et les vitraux modernes, le chemin de croix et les tableaux d'inspiration biblique, un ensemble peint par William Einstein.
Le Gothique Flamboyant aussi appelé gothique tardif, naît dans les années 1350 et se développe jusqu'à la fin du XVème siècle, voire début du XVIème dans certaines régions. Le gothique "Flamboyant" tire son nom des motifs en forme de flammes (soufflets et mouchettes") que l'on peut voir dans les remplages des baies (armature en pierre des "fenêtres), des rosaces ou sur les gâbles*. Par rapport aux périodes précédentes (gothique classique et rayonnant), la structure des édifices reste la même mais leur décor évolue vers un ornement exubérant, caractérisé par une grande virtuosité dans la taille de la pierre.
*Le gable (ou gâble, d'un mot pré-latin signifiant fourche) est à l'origine la figure triangulaire formée par les arbalétriers d'une lucarne.
SAINT RIQUIER
La période de splendeur de l'abbaye se situe sous le règne de Charlemagne. L’abbaye carolingienne fût entièrement financé par Charlemagne lui-même. Les travaux furent engagés dès 789 ou 790 et achevés en 799. Elle serait la première à comporter un westwerk ou massif occidental. En cela, elle fait figure de précurseur et servit de modèle pour de nombreuses abbayes construites par la suite (Corvey).
L'abbaye est alors une véritable entité administrative de l'empire et elle exerce son autorité administrative sur une ville entière, riche à la fois d'une population civile et d'une garnison militaire regroupant plus de 100 chevaliers
En 881, les normand dévastent Saint-Riquier. L'abbaye est ensuite restaurée mais vers l'an mille, elle menace de tomber en ruine et est entièrement reconstruite. En 1131 elle fut incendiée par le comte de Saint-Pol. Entre 1257 et 1292, d'importants travaux sont entrepris à l'initiative de l'abbé Gilles de Machemont, qui fait élever notamment les arcades du chœur et une partie du transepts actuel.
Elle est ruinée successivement au XVe siècle par les Bourguignons, puis par les Armagnacs en 1421, puis incendiée en 1554. Un immense bâtiment de style classique, accolé à l’abbatiale, y succède.
Au XVIe siècle, le roi d'Espagne, Philippe II, fils de Charles Quint se charge à son tour de prendre et d'incendier l'abbaye lors de sa guerre contre la Francece qui provoque la dispersion des moines. Ce sera un coup terrible pour l'abbaye qui menace de disparaître définitivement. Cependant elle fut restaurée presque entièrement dans la seconde moitié du XVIIe siècle par l’abbé Charles d’Aligre .
Vendue et en partie démolie à la Révolution, progressivement reconstruite, elle servit tantôt de petit séminaire, tantôt d’hôpital militaire avant d’accueillir, en 1953, la congrégation des Frères auxiliaires du clergé. Rachetée par le Conseil général, elle devient en 1972 « musée départemental et centre culturel de l’abbaye de Saint-Riquier » et présente une exposition permanente sur la vie rurale, agricole et artisanale et 4 expositions temporaires par an. Dans le jardin, on peut admirer de très belles granges picardes. Le centre culturel accueille également des congrès, des colloques ou des séminaires.
Festival de musique de Saint Riquier
du O8/O7/2010 au 21/07/2010